En 1953, Jean Giono, écrivain français fait publier sa nouvelle L’homme qui plantait des arbres qui devient très vite un succès mondial traduit dans de nombreuses langues. Envoyée au journal américain Reader’s Digest, elle défie la chronique en bluffant le journal par son réalisme. Si bien que ce dernier ira jusqu’à traiter l’auteur d’imposteur dans une lettre en l’accusant de l’avoir trompé sur l’existence non avérée de son personnage.
LITTÉRATURE ET NATURE
Dans ce court récit au langage simple et authentique est présenté Elzéard Bouffier, un berger provençal vivant sur des Terres peu hospitalières épuisées par les vents. Le narrateur observe cet homme, comme tout droit sorti d’un conte ancien, avec une rigueur morale à toute épreuve.
Ce livre parle d’un lien indéfectible, de la détermination d’un personnage qui ne cesse de croire en la force régénératrice de la Nature et qui ne se lasse pas de donner une chance au vivant de s’épanouir pour résoudre les maux humains. Nous y découvrons un homme constant et mystérieux dans les saisons qui, animé par une intime force continue de planter des arbres afin de transmettre un monde meilleur.
Il n’en tire ni gloire, ni honneur et dans son silence, sa beauté est éprouvée et se constate à travers les ans. Finalement, à la fin de son œuvre de vie, se révèle toute la noblesse de cœur de son action. Ainsi au fil des pages, le lecteur constate que la Vie revient.
Cette nouvelle nous parle de l’importance de l’acte d’une main qui peut avoir une influence positive sur de nombreuses autres.
ÉCRIRE SUR LA VIE
En 1957, Jean Giono écrit d’ailleurs au conservateur des Eaux et Forêts de Digne en parlant de la plantation d’arbres comme une activité essentielle et finit sa lettre par :
_ Je crois qu’il est temps qu’on fasse une « politique de l’arbre » bien que le mot politique semble bien mal adapté.
Ce livre pourrait être lu comme un manifeste écologiste avant-gardiste touchant au sujet de la durabilité et surtout de la Vie, de manière poétique. Pour un court et intense moment de lecture, il invite à découvrir Elzéard Bouffier, berger intriguant et acteur d’un monde en transformation.
Ce personnage d’Elzéard Bouffier nous questionne sur l’importance de la transmission. Car la Vie n’est-elle pas elle-même une transmission, un héritage qui avec une croissance progressive ignore le rendement immédiat et joue sur le terrain du temps ?