N’avez-vous jamais éprouvé une certaine paix à marcher dans la Nature, au contact des éléments de la forêt, entre les fougères, les rochers couverts de mousses et les arbres majestueux ? Dans les odeurs de résine, de feuilles et d’humus, le nez se promène et les yeux parcourent les bois en y trouvant à chaque fois de nouvelles surprises, de nouvelles curiosités.
SE RESSOURCER GRÂCE AUX ARBRES
Cette sérénité des sens, cet apaisement dans un milieu naturel, des scientifiques japonais s’y sont intéressés avec la science environnementale et plus particulièrement avec la sylvothérapie, la thérapie par les arbres.
Dans son livre Shinrin Yoku, littéralement « Bains de forêt », le professeur Yoshifumi Miyazaki expose et explique les résultats des études sur les effets sur le corps humain de la fréquentation d’un milieu naturel.
Avec une population mondiale qui en 2050 sera à 68% urbanisée selon l’ONU, les chercheurs s’interrogent sur le rapport entre bien-être et présence dans la Nature. Et en effet, notre corps semble toujours aussi sensible en reconnaissant son milieu naturel au vu des résultats que nous allons découvrir. L’humain provenant de la Nature, bien qu’il s’en coupe en vivant en ville a un besoin profond, génétique, de conserver ce lien essentiel et régénérateur.
Dans le chapitre cinq de Shinrin Yoku, « Ecothérapie et Science » sont mis en lumière des points cruciaux.
Tout d’abord attachons-nous aux systèmes nerveux du corps humain. La stimulation qu’elle soit auditive, visuelle ou autre, génère de l’activité cérébrale, ce qui peut mener au stress en cas de surstimulation. La détente est donc une baisse de l’activité cérébrale.
Dans le cas d’une activité cérébrale forte, le système nerveux sympathique augmente son activité alors que le système nerveux parasympathique la diminue. Le système nerveux parasympathique, lui, augmente son activité en cas de détente du cerveau.
Ainsi les activités du système nerveux sympathique et parasympathique sont révélatrices du degré de stress et de stimulation d’un individu dans une situation donnée.
Mais ce qui est plus intéressant encore c’est de constater que plus l’énergie du corps humain est investie dans l’activité du système nerveux sympathique face au stress, moins le système immunitaire du corps est performant. Ainsi un affaiblissement de la production des globules blancs, cellules tueuses naturelles, peut se constater en cas de stress ressenti par le corps humain.
Entre 2005 et 2017, toujours au Japon, une étude comparative est menée par le Centre pour les sciences de l’environnement de la santé et de la terre de l’université de Chiba.
En plaçant des individus en ville et parallèlement en forêt avec le « Shinrin Yoku », des comparaisons ont été faites sur les indicateurs corporels lié au stress et donc au bien-être du corps. Les individus devaient alterner marche et contemplation en ville ou en forêt.
Il est alors apparu que la tension artérielle ainsi que la fréquence cardiaque étaient moins élevées chez les individus se trouvant en forêt. Mais aussi que l’hormone liée au stress, le cortisol était moins concentré dans la salive de ces mêmes individus.
L’activité du système nerveux sympathique diminuait aussi, tandis que celle du système nerveux parasympathique augmentait en offrant une sensation de bien-être, de vigueur et une amélioration de l’état émotionnel en diminuant l’anxiété. L’activité nerveuse parasympathique augmentait même de +102% avec une simple marche en forêt de quinze minutes.
Le Shinrin Yoku a donc apporté en résultat un état de détente physiologique, contrairement à l’environnement urbain qui soumettait le corps des individus à diverses tensions.
LA NATURE NOUS VEUT DU BIEN
Il y a donc un lien de causalité entre la Nature et le corps humain qui, placé en forêt s’y ressource et retrouve rapidement un état de santé physiologique et psychologique. Cette pratique de la sylvothérapie ne peut être une solution à tous les maux, cependant les scientifiques japonais ayant mené ces études la recommandent en prévention de l’affaiblissement immunitaire et du stress chez l’individu.
Avec les résultats de ces travaux méthodiques, il est intéressant de reconsidérer le lien qu’entretient notre corps avec les environnements naturels et de reconsidérer le rapport que nous avons avec notre propre corps. Se reconnecter à la Nature, ainsi qu’à sa propre Nature apparaît alors comme une idée simple, sensée et facile à mettre en œuvre. Se ressourcer dans la Nature, au beau milieu de la forêt et des arbres n’a jamais été aussi revigorant.