Et si l’équilibre de la terre passait par la gestion des sols ?
UNE IDEE D’EQUILIBRE
Dans le choix d’une agriculture durable et responsable, la question d’équilibre du sol est centrale pour nourrir l’humanité et les générations à venir.
Par équilibre, nous pouvons penser à ce que nous prenons à la terre et à ce que nous lui rendons par nos activités agricoles. Dans ce travail du sol et sa fertilisation, l’industrialisation et les produits chimiques nocifs sont peu à peu remplacés par des matières naturelles.
LE LABOUR UN PERTURBATEUR D’EQUILIBRE
Depuis des millénaires d’agriculture, le labour s’est imposé comme une pratique irremplaçable dans la gestion du sol. La charrue, emblème de cette pratique, a donné place à la mécanisation que nous connaissons aujourd’hui.
Toutefois comme le fait remarquer le biologiste Marc André Selosse, enseignant au Muséum National d’Histoire Naturelle , cette pratique ne va pas dans le sens de la santé du sol. Labourer bouleverse les couches de terre, fait disparaître l’humus et fragilise les écosystèmes champêtres. Il fait aussi fuir la microfaune qui est essentielle dans le recyclage de la matière organique.
Dans une dynamique de biomimétisme et de compréhension de la nature, imiter le fonctionnement des forêts est une solution porteuse afin de préserver les couches de terre.
Le milieu le plus fertile et le plus producteur de végétaux est la forêt,
un environnement résilient par nature.
Cependant en forêt l’activité humaine n’est que peu ou point présente et la terre n’est jamais nue. Toujours couverte de feuilles et de matières organiques en décomposition grâce à la microfaune, l’humus s’y régénère continuellement. Les plantes sont en pleine santé et la terre est riche.
PRIVILEGIER LE COUVERT ET LES ENGRAIS VERTS
Le couvert en agriculture est le fait de ne jamais laisser la terre nue, exposée aux précipitations et aux changements de température.
De nombreux agriculteurs s’inspirent donc du fonctionnement de la forêt et laissent des engrais verts sur leurs terres pour protéger et fertiliser leur sol. Pour cela, ils utilisent un système de rotation des cultures.
Un engrais vert est une plante semée qui pousse entre deux plantations pour enrichir un champ. Cette culture intermédiaire ne doit cependant pas appartenir à la même famille botanique que la précédente ou la prochaine culture.
En engrais verts, vous pouvez planter en France selon le climat de votre terroir : des pois de février à mai, de la luzerne au printemps ou à l’automne, du trèfle violet de mars à septembre, du sarrasin d’avril à juillet, de la moutarde blanche d’août à septembre, de la phacélie au printemps ou de juillet à septembre et de l’épinard de février à mai.
Ces plantes permettent, pour certaines, d’attirer les pollinisateurs et d’empêcher les plantes invasives de se développer. Avant que leurs graines ne se forment, elles sont fauchées et broyées puis redonnées en paillis sur les champs. Elles sont comme des petits réservoirs de nutriments qui enrichissent le sol.
Avec le paillis, ce qui a été pris à la nature est rendu. Il fertilise et renforce la santé des cultures, comme les feuilles en forêt. Il apporte entre autres azote, phosphore et potassium et de nombreux éléments nutritifs pour les futures plantations.
Ces engrais verts lors de leur croissance aèrent la terre avec leurs racines et la structure. Ils protègent ainsi de l’érosion et participent à la conservation des terroirs. À grande échelle, ils transforment le paysage agricole. À l’échelle de votre jardin, ils offrent tous leurs bienfaits.
S’inspirer de la forêt , couvrir le sol d’engrais verts nous permet de rendre à la Nature une part de ce que nous lui prenons. C’est une manière de rétablir l’équilibre que nous mettons en péril par l’industrialisation. La conservation de cet équilibre, la préservation des ressources terrestres est au cœur de la démarche de plus en plus d’agriculteurs et de plus en plus de jardiniers. Nous sommes tous les gardiens de la terre qui nous nourrit.
Quelles sont vos méthodes pour conserver cet équilibre dans vos cultures ?