Dans un potager, proche d’une vieille ferme de bois et de pierre, se trouve un majestueux pommier. Cet arbre aux fruits délicieux est au beau milieu des légumes et des herbes aromatiques. Il leur fait de l’ombre quand le soleil est trop chaud et les protège des tempêtes et de la grêle.
Aujourd’hui, après une chaude journée d’été, toutes les plantes du jardin se détendent avec la fraîcheur et commencent à se parler. Les humains sont partis, la vie reprend.
Le beau pommier regarde les haricots et les petits potirons suspendus à un grand fil. Il dit :
– Avez-vous senti un peu de vent doux cet après-midi ?
Les potirons répondent :
– Non, l’air était sec, nous avons tous eu trop chaud. Mais heureusement nous échangeons de l’eau avec nos racines.
Puis, le pommier regarde les plans de pommes de terre et demande :
– Et vous les patates ?
– Tout va bien pour nous pommier.
Lui répondent-elles.
Tout à coup, Fluette la grive apparait essoufflée. Elle se pose sur une branche de l’arbre, juste à côté du nid qu’elle a construit et s’écrie :
– C’est terrible, terrible je ne retrouve plus mon petit Fluflu ! L’avez-vous vu ? J’ai peur, car il y a des buses qui tournent dans le ciel. Mon petit Fluflu si fragile, sans défense, dans la nature. Il sait à peine voler.
Tous les légumes interrompent leurs conversations.
L’oignon chuchote à son voisin :
– Fluflu le fils de la Grive, le petit oiseau farceur ?
– Oui il n’y a pas dix petits Fluflu !
Répond l’artichaut à l’oignon.
Les tomates, avec leurs voix claires s’exclament :
– Nous ne l’avons pas vu aujourd’hui. Mais demandez donc aux feuilles de rhubarbe, elles le connaissent bien.
Fluette la grive écoute tout le potager, elle cherche son petit enfant.
La rhubarbe qui a tout entendu s’écrie :
– Je sais où est Fluflu, je sais où il est !
Tout au fond du jardin, la rhubarbe dit au pommier :
– Il est dans le groseillier, les groseilles sont mûres et il se cache pour les manger.
Fluette vole vers l’arbuste. Elle trouve son fils, sous les feuilles, le bec recouvert de pulpe de fruits rouges. Son ventre est énorme, il a mangé trop de groseilles. Il est assis comme un éléphanteau rassasié sous son arbre.
Fluette le gronde et lui dit de rentrer à la maison mais il ne peut plus voler, il a trop mangé. Il doit traverser le jardin avec ses petites pattes et son ventre qui touche le sol.
Toutes les plantes le regardent et rient de bon cœur. Fluflu roule comme une immense groseille. Les habitants du potager sont rassurés et le pommier aident l’oisillon farceur à remonter dans le nid.
Le soleil se couche sur le paysage, l’atmosphère est fraîche et agréable. Ce petit monde est heureux et content d’avoir passé une si belle journée.
Fin